Introduction
L’histoire de Jean-Jacques Goldman commence
en Pologne en 1909, avec la naissance de son père, Alter Mojze
Goldman, à Lublin. A 15 ans, il fuit l’antisémitisme et vient
en France. Il devient mineur, puis s’engage dans les chasseurs d’Afrique,
en Algérie, ce qui lui permet d’obtenir la nationalité française.
En 1939, il est mobilisé. Le 10 mai 1940, alors qu’il est en permission à Paris,
il rejoint le front, se bat, est cité pour sa bravoure, et est décoré - au
front - de la croix de guerre. "Il a mérité sa nationalité
française et n'a jamais été aussi juif qu'à ce moment "(Pierre
Goldman). Démobilisé, il passe en zone non occupée, à Lyon, et
milite au sein de la résistance juive. Lorsqu'en 1942, les Allemands occupent
la zone sud, il se lance dans la lutte armée. Il fonde et dirige l'UJRE (
Union des Juifs pour la Résistance et l'Entraide ). Il rencontre alors la
future mère de Pierre, née à Lodz, en Pologne, militante du
parti communiste français. Alter et la mère de Pierre sont
tous deux clandestins, du fruit de leur amour nait Pierre, le 22 juin
1944, à Lyon. Ils se séparent à la libération. Après la guerre, la
mère de Pierre travaille à l'ambassade de Pologne. Alter,
accompagné de camarades de résistance, vient enlever Pierre. Alter ne
voulait pas que son fils grandisse dans un pays où des millions de juifs
avaient été exterminés, un pays antisémite et stalinien.
En juin 1949, Alter se marie avec Ruth Ambrunn,
une résistante juive née à Munich. En 1956, les Goldman
quittent l'Avenue Gambetta pour s'installer à Montrouge, qu'ils
ne quitteront plus.
Le 04 décembre 1969, Pierre braque une pharmacie.
C'est son premier hold-up. Le 20 décembre 1969, il braque une usine de haute
couture, et empoche 23000 francs. Le 16 janvier 1970, il dérobe 8000 francs
à un trésorier-payeur des allocations familiales.Le 08 avril 1970, il est
arrêté pour le meutre de deux pharmaciennes, assassinées lors du braquage
d'une pharmacie. Pierre Goldman est condamné, le 14 décembre 1974, à
la réclusion criminelle à perpuité. Le 20 septembre 1979, il est abattu
alors qu'il sort de chez lui, par une organisation d'extrème-droite,"honneur
de la police" , qui revendique le meurtre quelques heures plus tard.
Les meurtriers ne seront jamais arrêtés.
Le 19 novembre 1988, un groupe d'anciens résistants se
retrouvent à Vénissieux près de l'emplacement du camp de
concentration. Pour la première fois, une municipalité communiste a décidé
d'ériger un mémorial en l'honneur des FTP-MOI, qui comptaient dans leurs
rangs le plus important groupe de combattants juifs clandestins.Alter
Goldman devait mourir à peine un mois plus tard, à l'âge de 78 ans,
quelques semaines après avoir reçu la légion d'Honneur pour son rôle dans
la résistance. Jean-Jacques Goldman venait de dédier un de ses
concerts, à Lyon, aux anciens camarades de son père.
Jean-Jacques
Goldman
Troisième personnage le plus populaire en France après Belmondo
et l’abbé Pierre, Jean-Jacques Goldman est né le 11 octobre
1951, à Paris .Il est le troisième d'une famille de quatre enfants:
-son demi frère Pierre, né le 22 juin 1944
-sa soeur Evelyne, née en 1950, médecin
-son petit frère Robert, né le 6 juin 1953, son
associé depuis toujours.
1956
Ses parents lui font apprendre le violon, puis le
piano. Il arrêtera ces études musicales classiques en 1968.
1965-1967
Jean-Jacques est choriste dans la chorale de l'église de
Montrouge, les Red Moutain Gospellers (littéralement, les chanteurs de
gospel de Montrouge). Le Père Dufourmantelle, à l'esprit très
ouvert, auto-produit un disque, que les membres de la chorale vendent à la
sortie de la messe! Sur ce disque, Jean-Jacques joue de la guitare, de
l'harmonica, de l'orgue, et chante.
Jean-Jacques fait un rapide passage chez les scouts.
1967-1974
Jean-Jacques découvre Think, d'Arétha
Franklin, qui lui fait l'effet d'un électro-choc. Il décide d'arrêter
le violon et le piano, au grand dam de ses parents. Il apprend la guitare, et
joue dans plusieurs groupes dans les bals et les discothèques. Avec Phalanster
, il se produira même sur la scène du Golf Drouot. Le nom du groupe
fait référence aux théories utopistes de Charles Fourier
(1772-1837).
1969
Il obtient un bac D avec mention au lycée François-Villon
à Paris.
1969-1970
Il prépare des études commerciales.
1970-1973
Il fait l'école des Hautes Etudes Commerciales (EDHEC) à Lille.
Parallèlement, Jean-Jacques obtient une maîtrise de sociologie de
la faculté catholique de Lille. Durant les congés scolaires, Jean-Jacques
effectue de longs voyages à l'étranger, en stop, avec son ami Jean-Max. Ces
périples le mèneront en Suède (1971), Turquie (1972), au Canada,
aux Etats-Unis et au Mexique (1973).
1974-1975
Service militaire dans l'armée de l'air.
1975
Pour fêter sa libération de l'armée, Jean-Jacques
repart en Turquie avec Jean-Max, lieu de leurs premières escapades.
Seulement, Jean-Jacques vient de rencontrer Catherine, qui passe
ses vacances en Espagne. La séparation lui est insupportable. Au volant de sa
2CV, il traverse toute l'Europe pour la retrouver. Plusieurs fois, devant la
difficulté, il a la tentation de rebrousser chemin. Surprise en le voyant
arriver, elle se jette dans ses bras. Ils décident de se marier quelques mois
plus tard. Cette union est concrétisée par la naissance, en novembre1977, de
Caroline, puis de celle de Mickaël (nommé en l'honneur de Mickaël
Jones). Nina naîtra au milieu des années 80.
Les années TAÏ PHONG
1975
En 1975, Khanh May et Tai Sihn, deux
frères viètnamiens, ont de grands projets musicaux. Khanh est
ingénieur de son, et Tai est employé de banque. En duo (appelé Mousson),
ils ont déjà remporté un championnat musical d'Ile de France. Pourtant en
dépit de cette reconnaissance et des fréquentations de Khanh dans le
milieu musical, les portes des maisons de disques restent désespérément
closes.
Khanh May et Tai Sinh décicent de fonder un
nouveau groupe qu'ils appellent Tai phong ("grand vent" en
vietnamien). Ils passent une petite annonce dans l'hebdomadaire musical le
plus en vogue, Melody Maker. Les deux musiciensqui répondent à
l'annonce partiront au bout de six mois, obnubilés par leur envies de gloire.
Au cours d'une chez des amis communs, Tai et khanh
rencontrent Jean-Jacques. Le courant passe immédiatement entre
eux. Jean-Jacques, effacé mais tout aussi capable, musicalement
parlant, que ses deux prédecesseurs dans le groupe, n'a pas de problème
d'ego.
Jean-Alain Gardet, qui habite dans le même immeuble
que Jean-Jacques, est en préparation HEC. Il a une formation jazz
classique, et joue des claviers. Jean-Jacques le persuade de rejoindre
le groupe.
Les répétitions se font chez Khanh, et le groupe
pose les bases d'un rock symphonique à la manière des Genesis de la
même époque. Mais le batteur ne donne pas satisfaction, et est remercié.
Quelques jours plus tard, ils rencontrent Stephan Caussarieu, un
batteur de jazz qui a tout juste 18 ans, qui vient de passer 4 ans dans la
classe de Kenny Clarke.
Tout en conservant leur activité professionnelle (Jean-Jacques
travaille dans le sport 2000 que gère Robert à Montrouge),
Tai Phong répète le soir et les week-ends, de manière très
consciencieuse et très professionnelle.
Leur première maquette est acceptée par plusieurs maisons
de disques. Le groupe n'en revient pas! Cela leur permet de signer un contrat
avantageux avec les plus conciliants, Warner. Le groupe est managé par
Dominique Lamblin, produit par Jean Mareska, et la réalisation est
assurée par Khanh et Andy Scott.
Le premier album sort en 1975, et s'appelle, sobrement, Tai
Phong. Le premier extrait, Sister Jane, connait un véritable
succès sur les ondes et dans les discothèques. L'album contient six titres
(dont un, going away, écrit et composé par Jean-Jacques). Un
autre 45T, qui contient des titres qui ne figurent pas dans l'album (If
you're headed north for Winter, écrit par Jean-Alain Gardet et Let
us play écrit par Jean-Jacques Goldman), sort parallèlement.
Rock'n Folk voit en Tai Phong "l'espoir du
rock made in France". Ils doivent cependant essuyer des critiques
parce qu'ils ne chantent pas en français. Eux rétorquent qu'ils sont
européens, pas spécifiquement français. Ils font un passage remarqué à la
télévison.
Jean-Jacques fuit les fans qui demandent des
autographes, et nie être le chanteur de Tai Phong devant les clients
du sport 2000 qui le reconnaissent.
1976
Sortie du deuxième album de Tai Phong,Windows. Bien
que Games, un slow sirupeux, aurait pu connaître la même destinée
que Sister Jane, Windows ne connaîtra pas le succès.
Jean-Jacques n'a écrit qu'un seul titre pour cet album, When it's the
season.
Sa découverte de Léo Ferré et de Georges
Brassens, quelques années auparavant, fait penser à Jean-Jacques
qu'il doit être possible de chanter en français, et de ne pas se contenter
d'être un "chanteur à texte". Un 45 T en solo sort, qui contient
deux titres: C'est pas grave Papa et Tu m'as dit.
Des doutes commencent à percer au sein de Tai Phong.
Jean-Alain Gardet réalise un album en solo, sous le nom de Alpha
Ralpha. Tai quitte le groupe.
1977
Un 45 T de Tai Phong sort: Follow me (écrit
par Jean-Jacques) et Dance (écrit par Tai Sinh) tombent
rapidement dans l'oubli, alors que Follow me aurait dû connaître plus
qu'un succès d'estime.
Jean-Jacques persiste dans sa tentative en solo avec
un second 45 T: Les nuits de solitudes (titre résolument disco) et Jour
bizarre, qui n'aurait pas démérité dans Entre gris clair et gris
foncé.
1978
Jean-Alain Gardet et Tai Sinh ont quitté le
groupe. Une petite annonce est passée pour trouver deux remplaçants.
Pascal Wuthrich et Michael Jones font leur entrée. Michael
est censé remplacé Jean-Jacques, qui ne veut pas faire de tournée,
et montre de plus en plus son désaccord vis à vis des chansons en anglais. Berger,
Cabrel, et quelques mois plus tard, Balavoine, sont en train de
révolutionner la chanson française.
Jean-Jacques sort un troisième 45 T en solo: Back
to the city again et Laetitia.
Il accepte de prêter son concours à un 45 T pour Tai
Phong: Back again (écrit par Jean-Jacques) et Cherry (Khanh Mai).
Cherry est cependant interprétée par Michael Jones.
1979
Une année de doute pour Jean-Jacques, marquée par
une production aussi importante que variée.
Il accepte de revenir faire un tour pour le troisième et
dernier album de Taï Phong, au titre révélateur: Last flight.
Jean-Jacques signe deux empreints de nostalgie pour cette période: End
of an end et Sad passion.
Un autre 45 T de Tai Phong avec des titres inédits
( Fed up de Jean-Jacques Goldman et Shangaï casino de Khanh
May) sort pour plonger aussitôt dans l'anonymat.
Un maxi 45 T réalisé par Khanh May sort sous le
nom de Taï Phong, qui reste une pièce unique: en face A, on trouve
différentes fréquences qui permettent le réglage des platines de l'époque.
En face B, deux titres Sono et Rise above the wind. Ce dernier
titre qui dure 19 minutes, comprend des répétitions et l'accordage des
différents instruments.
A cette époque, bien qu'il soit toujours employé au
magasin de sport de Robert, et que Catherine soit sur le point
d'achever ses études de psychologie, la future venue au monde de Caroline
ne permet pas à Jean-Jacques d'assurer un train de vie décent à sa
famille.Il enregistre donc un 45 T et un maxi 45 T de reprises des années 60,
à la Rockcollection, qu'il intitule Slow me again et qu'il signe sous
le nom de Sweet Memories. Sur la face B du maxi 45 T, on peut retrouver
la version anglaise de Les nuits de solitudes Just a dream, proposé à
Taï Phong et refusé par Khanh May.
Tai Phong se dissout. "Le groupe s'est arrêté
parce que les groupes ça meurt", déclare Jean-Jacques
quelques années plus tard.
Les années solo
1980
Les quelques biographies qui existent sur Jean-Jacques
Goldman ne donnent aucune information sur son activité discographique
cette année là. Jean-Jacques Goldman a décidé d'écrire des
chansons pour les autres. Il signe un dernier 45 T, sous le pseudonyme de First
prayer, avec ses deux derniers titres écrits en anglais: High fley
et Tell me why. Ce disque n'est pas distribué par Warner, mais
par un indépendant, René Barret. D'ailleurs, trois autres de ces
titres sont pris par ce distributeur: Mauvaise tête (interprété par Janie
Prévost) et Gros câlin blues interprétés par Anne-Marie
Batailler. Fais moi des sourires est une nouvelle version de Tu
m'as dit. Le 45 T bien que pressé, ne sortira pas. Cependant, un dernier
titre, dont il compose la musique, est distribué par Warner.
Mais il vient d'écrire plus d'une vingtaine de chansons en
français, et présente des maquettes aux maisons de disques.
Anne-Marie Batailler interprète un titre de Jean-Jacques
lors d'un concours télévisé. Marc Lumbroso, jeune éditeur à la
quête de nouveaux talents, décèle le potentiel de l'auteur compositeur de
ce titre, et appelle Jean-Jacques. Il lui demande de réaliser de
nouvelles maquettes. Marc Lumbroso présente la maquette de Il
suffira d'un signe à EPIC, le label de tous les nouveaux talents de CBS.
EPIC, enthousiaste, fait signer un contrat pour cinq albums à Jean-Jacques.
1981
Jean-Jacques se décide sur onze titres, et veut
appeler son album, Démodé. Le service communication de CBS ne
l'entend pas de cette oreille, et devant l'absence de compromis d'une part
comme de l'autre, l'album sort sans titre. Bien qu'Il suffira d'un signe
dure près de 6 minutes, il enthousiaste plusieurs radios notamment la
directrice des programmes de RTL, Monique le Marcis. Le titre se vendra
à 500 000 exemplaires.
Lorsque l'on récoute ce premier album, on peut se rendre
compte du chemin parcouru: après 15 ans de chansons interprétées en
anglais, la tessiture de voix de Jean-Jacques a du mal à s'accorder
avec le français. Tous les titres de cet album, lorsqu'ils seront repris en
concert, seront interprétés deux tons plus bas.
Un second titre, Quelque chose de bizarre, ne
remporte pas le succès escompté. Ce sera le dernier échec de Jean-Jacques.
1982
Devant le succès du premier album, EPIC presse Jean-Jacques
pour la sortie d'un deuxième album. Jean-Jacques veut l'appeler Minoritaire.
Encore une fois, de longs palabres ont lieu entre Jean-Jacques et
EPIC.Ce second album ne portera lui non plus pas de titre.
Le premier extrait, Quand la musique est bonne,
connaît un succès phénoménal, il décroche un disque d’or avec ce titre.
L'album se vendra en quelques mois à plus de 200 000 exemplaires. Il se veut
auteur compositeur avant d’être chanteur. Il se démarque dès le début
par son désir d’authenticité.
Il écrit un titre sous le pseudonyme Sweet Memories
pour une jeune chanteuse, Jane Surrey :Tout doucement restera
anonyme.
Jean-Jacques prend de l'assurance et se dit que
finalement, il peut peut-être devenir chanteur à plein temps. Il reçoit son
dernier bulletin de paie de sport 2000 en décembre 1982.
1983
Le deuxième extrait de l'album, Comme toi, est
propulsé en tête des hit parades. Jean-Jacques reçoit le Diamant
d'Or de la Chanson française. Le troisième extrait, Au bout de mes
rêves, le confirme comme une valeur sûre de la chanson française.
Jean-Jacques vainc ses réticences et part en
tournée en novembre. Cette tournée s'achèvera en mai 1984.
Jean-Jacques fait la rencontre d'une jeune artiste
prometteuse, Danielle Messia. Il compose pour elle une musique sur l'un
des textes de Danielle, Le temps des enfants. Ce titre figurera sur Carnaval,
un album sorti en 1995, après la mort subite de Danielle Messia d'un
cancer foudroyant.
EPIC le persuade d'adapter ses titres en anglais, afin
d'exporter le succès de Jean-Jacques en Europe: Jean-Jacques
réécrit deux versions en anglais de Il suffira d'un signe. La
première, Hold on high, sort en Angleterre, interprété par
une jeune inconnue, Linda Singer. La seconde, Just a little sign,
sort en Allemagne, et est interprété par Jean-Jacques. En face
B, on retrouve Talk about her, la version anglaise de Je ne vous
parlerai pas d'elle. La version espagnole de Comme toi, Como tu,
réécrite par un auteur espagnol, sort en Espagne. Aucun de ces titres
ne connaît le succès.
Jean-Jacques n'abandonne pas sa carrière
d'auteur-compositeur pour autant, et signe, toujours sous le pseudonyme de Sweet
Memories, J'essaierai d'oublier pour Emilie Bonnet. Ce titre ne
vous évoque probablement rien, mais si je vous dis que 11 ans plus tard, ce
titre est ressorti avec la même musique et les mêmes arrangements, avec de
nouvelles paroles signées Sam Brewski, interprétée par Florent
Pagny les plus perspicaces auront sans doute reconnu Si tu veux
m'essayer.
1984
Malgré ces trois dernières années plutôt chargées, Jean-Jacques
doit composer de nouveaux titres. En effet, le deuxième album n'était
pratiquement composé de titres de la fin des années 70.
Un troisième album, au titre résolument plus correct pour
EPIC, Positif, sort. Il se vend en quelques mois à 500 000
exemplaires, et devient Disque de Diamant (1 million d'exemplaires) en 1995.
Le premier titre extrait, Envole moi, connaît le même succès
que les 45 T précédents. John Helliwel, le saxophoniste de
Supertramp, joue sur tout l'album. Roland Romanelli, célèbre
accordéoniste qui a découvert les synthétiseurs au début des années 80,
apporte sa totale connaissance des claviers.
Jean-Jacques fait l'Olympia du 26 mars au 1er avril.
Si cela lui coûte toujours physiquement, la scène ne lui fait plus autant
peur, d'autant plus que le public lui est acquis. Mickael Jones
l'accompagne sur cette tournée, d'abord sur un titre, puis sur deux, et de
jour en jour, il devient musicien à part entière. Jean-Jacques lui
écrit un titre, Viens, toujours sous le pseudonyme de Sweet
Memories, mais le 45 T n'apporte pas à Michael la reconnaissance.
Le second extrait, Encore un matin, s'accompagne
pour la première fois d'un vrai clip, réalisé par Bernard Schmitt,
un ami d'enfance de Jean-Jacques. Les vidéoclips précédents, qui
tenaient plus du scopitone des années 60, avaient été gracieusement
réalisés par RTL, d'après les volontés de Monique Le Marcis qui
avait décidé de prendre Jean-Jacques sous son aile.
Jean-Jacques fait la couverture du magazine Chanson
l'été 1984.
Le troisième extrait, Long is the road, accompagné
aussi d'un clip, connaît le même succès. En face B se trouve un inédit: P'tit
blues peinard que l'on retrouve sur l'intégrale 1981-1991.
EPIC n'en démord pas de vouloir exporter le succès de Jean-Jacques,
et demande à Dominique Simpson-Jones, un auteur Franco-britannique,
d'adapter Envole moi et Américain. Love me away et Long
is the road , inetrprétés par Jean-Jacques, et sortis en Allemagne,
en Espagne et en Angleterre, ne connaissent même pas le succès
d'estime.
Warner, devant les nombreuses demandes de fans, sort
une compilation intitulée Jean-Jacques Goldman & Tai Phong, qui
regroupent Sister Jane, When it's the season, End of an end, ainsi que
les six titres sortis en solo entre 1976 et 1978.
Génération Goldman
1985
Les Enfants du Rock consacrent une émission
spéciale à Jean-Jacques Goldman. Quelques mois plus tard, Jean-Jacques
fait la couverture D'un magazine musical Paroles et Musique. Pourtant,
cette même année, Patrice Delbourg l'assassine dans l'événement
du jeudi avec Jean-Jacques Goldman est vraiment nul; quelques jours
plus tard, Marie Muller n'est pas en reste avec son plaidoyer pour
Goldman.
Après avoir demandé à Renaud de retoucher le
texte, Jean-Jacques accepte de participer à l'enregistrement de S.O.S.
Ethiopie. Cet enregistrement est suivi du concert des Potes à la Concorde
le 15 juin, et d'un autre à la Courneuve le 16 octobre. A cette occasion, Jean-Jacques
chante en duo avec Daniel Balavoine.
En mai sort Je marche seul accompagné d'un clip
qui souligne les qualités créatrices de Bernard Schmitt.
Septembre 1985: un album non-homologué entre
directement à la première place du classement des ventes d'albums en
France.1 200 000 exmplaires se vendent en un an. Je te donne, un duo en
français et en anglais avec Michael Jones, reste 8 semaines n°1 du
top 50. Comme sur l'album précédents, on peut trouver de mythiques guest
stars: Roland Romanelli est de retour et Chet Baker interprète
le long solo de trompette final sur Parler d'ma vie.
Coluche vient le voir à l'issue d'un concert et lui
demande d'écrire une chanson pour les Restos du Coeur. La chanson est
écrite par Jean-Jacques en une nuit.
Jean-Jacques débute sa tournée au Zénith du 3 au
20 décembre. Bien qu'aucune publicité n'ait été faite autour de ses
concerts, les spectacles se jouent à guichet fermé. Le 15 décembre,
Johnny Hallyday vient chanter Toute la musique que j'aime en duo
avec Jean-Jacques.
Jean-Jacques Goldman accepte l'invitation de Michel
Berger pour le Grand Echiquier qui lui est consacré et interprète
avec lui Seras-tu là?.
1986
Un référendum organisé auprès des lecteurs de Salut!
Donne 65% des voix à Jean-Jacques Goldman en tant que chanteur
français préféré. Fin décembre, c'est un sondage Ipsos qui le donne chanteur
préféré des Français. Un autre sondage, dans Paris-Match,
affirme que Jean-Jacques Goldman est le meilleur défenseur de la
chanson française, après Michel Sardou. En novembre,
Jean-Jacques est élu chanteur de l'année aux Victoires de la
Musique.
La sortie de Pas toi donne l'occasion à Bernard
Schmitt de réaliser l'un des meilleurs clips qu'il ait fait pour Jean-Jacques
Goldman.
Entre deux dates de tournée, Jean-Jacques participe
au Concert des Potes à la bastille le14 juin. En septembre, Jean-Jacques
débat du terrorisme dans un lycée parisien, en compagnie d'autres artistes.
Accompagné de Cock Robin en première partie, Jean-Jacques
entame une tournée d'été qui le mène à Québec le13 juillet, où
il chante avec Robert Charlebois. L'accueil est tel que Jean-Jacques
revient en octobre pour 10 dates au Canada, dont 2 au Québec et
2 à Montréal. En décembre, Jean-Jacques achève sa tournée
à Nouméa et Tahiti.
Après le succès de Rock n' Roll Attitude, album de
Michel Berger pour Johnny Hallyday, l'ancien patron de C.B.S.
suggère à Jean-Jacques qu'il pourrait faire de même. Jean-Jacques
Goldman écrit, compose et réalise l’album Gang, un album de 10
titres écrits par Jean-Jacques. Cet album sort en décembre 1986 et
connaît un succès immédiat. Pour lui, Johnny donne la vérité et l’ampleur
d’une chanson sur scène. C’est une nouvelle étape dans sa carrière.
A la suite de la tragique disparition de Daniel
Balavoine, en janvier, en plein succès de Je te donne,
Jean-Jacques décide d'interpréter Confidentiel lors d'un Champs
Elysées où il est invité.Il compose une musique sur un texte de Daniel
pour Catherine Fery, Quelqu'un quelque part.
En décembre, Jean-Jacques accompagne France Gall
et Michel Berger en Chine pour l'émission de Michel Denisot,
Zénith, sur Canal +.
1987
Les enfants du Rock lui consacrent une nouvelle
émission spéciale le 10 janvier. En mars, fait exceptionnel, Billboard
lui consacre un dossier spécial.
Pour la première fois, un concert est organisé au profit
des Restos du Coeur, le 31 janvier: C'est la Boum du Coeur à la
Villette.
Le 17 février, Jean-Jacques sort de sa réserve
habituelle pour soutenir, avec d'autres artistes tels que Renaud ou France
Gall, la création d'une chaîne musicale sur le sixième canal.
En juin sort, Elle a fait un bébé toute seule,
dont Jean-Jacques était convaincu de l'échec. Ce sera un tube.
Philippe Lavil, à qui Jean-Jacques avait proposé le titre
quelques mois plus tôt, et qui l'avait refusé, doit encore s'en mordre les
doigts. En octobre sort un double album studio, Entre gris clair et gris
foncé, qui contient, pour la deuxième partie, de nombreuses chansons que
Jean-Jacques avaient écrites dans le milieu des années 70. Ces titres
sont enregistrés dans les conditions du direct, avec quelques musiciens.
L'album se vend à 250 000 exemplaires en un mois, 600 000 exemplaires en un
an, plus d'un million en 10 ans.
1988
Février 1988: Jean-Jacques Goldman interviewe Michel
Rocard pour le Nouvel Observateur. Jean-Jacques parle de politique,
de l'avenir de l'éducation, des Restos du Coeur, de l'Etat. Un citoyen
parle à un citoyen.
La sortie de Là bas permet de découvrir une jeune
chanteuse de 20 ans, Sirima. Sirima était une étrangère qui,
avec sa voix admirable, chantait dans le métro parisien pour vivre, c'est là
que Jean-Jacques la remarqua et lui proposa de chanter avec lui. Le clip, tourné en Espagne, et qui
a coûté 500 000 francs, est une pure merveille.Quelques mois plus tard, Bernard
Schmitt demande au dessinateur de BD Philips de réaliser le clip
de C'est ta chance, où l'on découvre la vie romancée de Sirima sous
forme de dessin animé. Puisque tu pars, et son magnifique clip en noir
et blanc, sort avant l'été.
Jean-Jacques participe à un disque caritatif, Sampan:
Dernier matin d' Asie. Sur ce 45 T dont les bénéfices sont destinés aux
boat people, Jean-Jacques, au milieu d'une vingtaine d'artistes
français renommés, interprète le solo de guitare final. Ce 45 T, qui entre
au top 50 le 30 janvier 1988, reste classé 13 semaines durant.
A la suite d'une demande d'un organisateur de concerts
américains qui l'a vu en concert à Paris, Jean-Jacques se produit au Palladium
de New-York le 3 mars. Le International Herald Tribune lui consacre
un long article, intitulé The Normal Pop Idol.
Jean-Jacques entame alors une tournée de 147
concerts à travers le monde. Sa route le mène tout d'abord en Afrique
(Sénégal, Côte d'ivoire, Togt, Gabon, Zaïre) puis la Mauritanie, la
Réunion, Madagascar. A Madagascar, où les places s'achètent au
guichet, la salle de 3000 places est prise d'assaut par près de 30 000
personnes.
Jean-Jacques revient en métropole en mai, et prend
le pari audacieux de se produire dans quatre salles différentes: le Bataclan
pendant 3 jours, l'Olympia pendant 3 jours, le Palais des Sports
pendant 12 jours, le Zénith pendant 11 jours, avec prolongation pour
cinq dates supplémentaires. A chaque fois, toutes les places sont parties en
quelques jours, sans publicité ni affichage. Cette tournée est immortalisée
à travers un album live, Traces, qui sort en 1989. Il est accompagné
par une cassette vidéo qui, sous le prétexte d'une enquête loufoque sur les
traces de Jean-Jacques Goldman, permet d'avoir un aperçu des meilleurs
moments de la tournée.
Sa présence aux Francofolies de la Rochelle marque
le signal d'une grande tournée d'été durant tout le mois d'août, qui se
poursuit en septembre à travers toute la France.
1989
Après les 4 années trépidantes qui viennent de
s'écouler, Jean-Jacques prend un peu de repos. Il décide néanmoins
de se lancer dans une nouvelle aventure: il compose, avec Roland Romanelli,
qui l'accompagne aux claviers depuis 1984 en studio, la bande originale du
film d'Alexandre Arkady, L'union sacrée et la chanson qui
apparaît pendant le film Lisa. Au cours de
l'enregistrement de Brother, titre écrit par Michael Jones et Jean-Jacques
Goldman et interprété par Carole frédéricks, un projet de trio
germe dans la tête de Jean-Jacques.
En novembre, la Tournée des enfoirés réunit
Jean-Jacques
Goldman, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Véronique Sanson et Michel Sardou.
Le succès de Là bas permet à Sirima de
produire son album solo, A part of me. Sirima est assassiné
quelques mois plus tard par son compagnon.
Fredericks - Goldman - Jones
1990
Jean-Jacques commence à écrire des chansons, qui
pour la plupart, sont des duos ou des trios.
En mars Jean-Jacques et Mickael s'envolent
pour la Californie, où Bernard Schmitt tourne son premier long
métrage, Pacific Palisades, avec Sophie Marceau. Le film, qui
sort en 1992, est un échec, et aucune bande originale ne sort. On aurait pu
découvrir deux titres intéressants: Pas envie ( interprété par Sabrina
Laury) et Pacific Palisades ( interprété par Ray Charles).
Il continue ses nouvelles compositions et fait part de son
projet de trio à Michael, puis Carole. En novembre sort le
premier trio, Nuit, sous le nom de Frédéricks Goldman Jones.
L'album, qui contient dix titres, sort début décembre.
1991
Bien qu'un peu décontenancé, le public de Jean-Jacques
Goldman place Frédéricks Goldman Jones en tête des ventes, et
les différents titres extraits connaissent un succès désormais habituel
pour Jean-Jacques.
Sous le couvert d'un nouveau pseudonyme, Sam Brewski,
Jean-Jacques écrit une sympathique ritournelle pour Philippe Lavil,
Comme un tout petit bébé.
En mai, Philippe Labro rencontre Jean-Jacques
Goldman pour Le point, et lui consacre un long article qui mélange
interview et analyse. La renommée de Philippe Labro en tant
qu'écrivain, et le fait qu'il soit directeur des programmes de RTL, à
laquelle Jean-Jacques reste fidèle, expliquent sans doute pourquoi Jean-Jacques
accepte de se confier. Il fait de même dans Grand Format sur RTL, en
juillet et quelques semaines plus tard dans Fréquenstar sur M6.
A l'automne sort un coffret de 8 CD, Jean-Jacques
Goldman l'intégrale 81-91. Sur les 7 premiers CD, on retrouve tous les
albums studios et en public de Jean-Jacques, dans un ordre plus ou
moins chronologique depuis 1981. Sur le huitième, 15 titres divers qui
incluent des versions longues, des titres jamais sortis en CD, des versions
anglaises.
Jean-Jacques repart en tournée à travers la France
et le monde ( Réunion, Ile Maurice, Viêt-Nam, Cambodge...). Au cours
de ses concerts, Jean-Jacques rend un vibrant hommage à Sirima
au travers d'une version très émouvante de Là bas.
1992
Suite de la tournée. L'album live, Sur Scène, sort
dans une pochette en métal forgé. Jean-Jacques vient de racheter, à Montrouge,
une usine de métallurgie en difficulté, et les centaines de milliers d'album
vendus permettent aux ouvriers de retrouver une activité à temps plein.
Cette usine réalisera aussi la pochette de l'album Rouge et celle du
Lorada Tour de Johnny Hallyday.
Le 20 janvier, la soirée des enfoirés réunit à l'Opéra
Garnier Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Carole Frédéricks, Michael
Jones, Patricia Kaas, Renaud, Muriel Robin, Patrick Sébastien, et
Smaïn. Jean-Jacques est le réalisateur artistique de la soirée.
1993
Jean-Jacques met en musique trois textes de Marc
Lavoine. Il insiste pour que ces titres soient signés de pseudonymes. Ce
sera M. Oats pour Marc Lavoine (oats = avoine en anglais) et
pour Jean-Jacques O. Menor (prononcé homme en or soit Goldman).
Jean-Jacques continue à utiliser son pseudonyme de Sam
Brewski pour gagner les 6 premiers mois où l’on parle de l’interprète
ou des compositeurs connus qui lui ont écrit des chansons et pas de lui.:
tout d'abord pour Tu t'en iras, écrit pour Christopher Thompson,
puis pour Il me dit que je suis belle, écrit pour Patricia Kaas.
Ce dernier titre est le premier succès de Jean-Jacques sous un nom
d'emprunt.
Le 26 février, Les enfoirés chantent Starmania, à la
Grande Halle de la Villette. Autour de Jean-Jacques, Josiane Balasko,
Michel Blanc, Patrick Bruel, Tonton David, Diane Dufresne, Jacques Dutronc,
Liane Foly, France Gall, Renaut Hantson, Mickael jones, Patricia Kaas, Elie
Kakou, Peter Kingsbery, Martin Lamotte, Alain Lanty, Valérie Lemercier,
Claire Nadeau, Yannick Noah, Les Nuls, Florent Pagny, Pierre Palmade, Vanessa
Paradis, Mureil Robin et Smaïn.
En décembre sort Rouge, l'album concept de Frédéricks
Goldman Jones. Le premier extrait, Rouge, a été enregistré à Moscou
avec les Choeurs de l'ex-Armée Rouge, et permet de retrouver le solo
de Taratata, que Jean-Jacques avait offert à Nagui deux
ans plus tôt.Le même jour sort le livre-coffret Rouge, un livre
superbe, illustré par les mêmes esquiques de Lorenzo Mattotti qui
figurent sur le livre du CD. De plus, Jean-Jacques Goldman donne des
commentaires sur toutes les chansons de l'album. Enfin, Sorj Chalandon
prolonge chaque chanson par une nouvelle inédite.
1994
Jean-Jacques continue d'écrire pour les autres. Il
signe toujours sous le nom de Sam Brewski, trois titres pour Florent
Pagny: Est-ce que tu me suis?, Loin et Si tu veux m'essayer?. Ce
sera la dernière fois que Jean-Jacques écrit sous un pseudonyme, à
ce jour.
Le 5 février, les Enfoirés au Grand Rex réunit Jean-Louis
aubert, Charles Aznavour, Emmanuelle Baert, Jane Birkin, Romane
Bohringer, Patrick Bruel, Francis Cabrel, la chorale des Chérubins de
Sarcelle, Marius Collucci, Céline Dion, Carole Fredericks, Charlotte
Gainsbourg, France Gall, Jean-Jacques Goldman, Mickael Jones, Catherine Lara,
Yves Lecoq, Valérie Lemercier, Mimi Mathy, Jean-Jacques Milteau, eddy
Mitchell, Florent Pagny, Pierre Palmade, Vanessa Paradis, Paul Personne, Pow
Wow, Renaud, Muriel Robin, alain Souchon, Patrick Timsit et Laurent
Voulzy. Jean-Jacques Goldman interprète Là bas avec Céline
Dion. Cette performance lui donne envie d'écrire pour Céline, et
il commence à amasser des articles et des déclarations afin de se documenter
sur la Québécoise.
1995
Jean-Jacques produit et réalise un deuxième album
pour Johnny Halyday, Lorada. Il lui écrit trois titres, laissant la
paternité du reste de l'album aux ex-Canada: Gildas Arzel, Erick Benzi et
Jacques Veneruzo.
Sortie de D'eux, l'album de tout les succès écrit
pour Céline Dion. En deux ans, l'album s'est vendu à près de sept
millions d'exemplaires, dont plus de quatre en France. C'est la plus
grosse vente de tous les temps en France et c'est la plus grosse vente d'un
album francophone dans le monde entier. En France, l'album reste n°1 pendant
44 semaines, et plus de deux ans après sa sortie, est toujours dans les 50
meilleures ventes d'albums. Le premier extrait, Pour que tu m'aimes encore,
reste n°1 pendant 16 semaines. Même aux Etats-Unis, où il est connu
sous le nom de The french album, D'eux est plusieurs fois disque d'or.
Le double album live, Du New Morning au Zénith,
sorti en juin, devient rapidement disque de platine, avec plus de 600 000
exemplaires vendus.Cet album regroupe un concert au New Morning, dont
les bénéfices des trois dates ont été reversés à Amnesty
International, ainsi qu'un souvenir de la tournée écoulée, enregistré
à Grenoble et à Lausanne.
Au cours d'une émission d'Envoyé Spécial
consacrée au succès de D'eux, à l'Algérie et à Israël,
Jean-Jacques chante Imagine en trio avec Noa et Khaled.
Après l'émission, Khaled lui demande des titres.
"Le Patron"
1996
Ainsi Pascal Obispo le surnomme-t-il, très
respectueusement. Après le triomphe de sa tournée "Rouge"
et le phénoménal, inqualifiable, incommensurable succès de D'eux,
que pouvait encore faire Jean-Jacques Goldman pour nous surprendre?
Aux Victoires de la Musique, Pour que tu m'aimes encore,
extrait de D'eux, devient chanson de l'année, et D'eux est
l'album francophone de l'année, il bat le record de royalties avec "Pour
que tu m’aimes encore" vendu à près de cinq millions
d'exemplaires dans le monde. Pour elle, en France, Jean-Jacques Goldman
est son auteur fétiche. Céline Dion sort un album en Anglais, Falling
you, sur lequel on peut retrouver trois adaptations en anglais de titres
écrits par Jean-Jacques: I don't know (Je sais pas), If that's what it
takes (Pour que tu m'aimes encore) et Fly (Vole).
Sortie d'Aïcha, que Jean-Jacques a écrit
pour Khaled. Sur l'album Sahra, qui sort quelques mois plus
tard, figure un autre titre de Jean-Jacques, Le jour viendra.
Malgré ses réticences initiales, Jean-Jacques,
dont aucun album studio n'est sorti depuis près de trois ans, accepte que Sony
Music mette sur le marché un best of, intitulé Singulier. Ce
double CD contient, outre tous les "tubes" de Jean-Jacques
Goldman, les chansons plus intimes qui lui tiennent plus à coeur. Parmi
les 34 titres, on en trouve plus d'une demi-douzaine dont la version était
jusque lors inédite. C'est le cas, notamment, de Elle attend. Avec ce
titre, Jean-Jacques réussit même à avoir six versions différentes:
la version de la maquette, la version de Non-Homolgué, la version de En
Public, la version de Singulier, la version radio pour promouvoir Singulier
et la version accoustique du clip vidéo.
Les Worlds Aparts reprennent "Je te donne"
et deviennent avec ce titre le premier boys band en France
1997
L'année 1997 a été chargée pour Jean-Jacques
Goldman.
Aux Victoires de la Musique, Aïcha devient chanson
de l'année. Jean-Jacques sort des coulisses pour chanter le titre en
duo avec Khaled.
Le 18 mars, la sortie du nouvel album de Patricia Kaas
permet de constater que Jean-Jacques Goldman a signé deux adaptations
en français de chansons que l'on retrouvera sur le futur album américain de Patricia.
Il lui signe également un troisième titre, paroles et musique, Je
voudrais la connaître.
Jean-Jacques offre un titre à Robert Charlebois,
Le plus tard possible, pour son nouvel album, Le chanteur masqué.
Début mai, c'est au tour de Michael Jones de sortir
un album solo, A consommer sans modération.
C'est en solitaire que Jean-Jacques Goldman crée la
surprise, avec En Passant, un album très accoustique, très
dépouillé, qui n'est pas sans rappeler la seconde partie de Entre gris
clair et gris foncé, qui sort le 26 août, jour de la Sainte Natacha.
Le ton avait été donné dès le 12 juillet avec Sache que je:
Jean-Jacques Goldman ne chante pas de chansons d'amour, il n'a que ses
propres vérités à offrir.
"En passant", son premier album solo
depuis dix ans, est l'album de la maturité, un album grave et nostalgique où
la mélancolie de la jeunesse perdue transpire sous la plupart des thèmes
abordés. Une page est définitivement tournée: Jean-Jacques évoque
sans ambiguité sa séparation avec sa femme (Quand tu danses, mais
surtout Les murailles). Seules deux chansons ont une connotation
nettement plus positive: Bonne idée et On ira.
L'album se vend en 400 000 exemplaires en une semaine (du
jamais vu!) et à près de deux millions d'exemplaires en cette fin 1998.
Le groupe Melgroove parvient à se faire connaître
avec la reprise de "Pas toi".
1998
Jean-Jacques réalisa pour Céline Dion l’album
"S’il suffisait d’aimer".
Homme généreux, il est un des piliers (ou des enfoirés)
continuant l'œuvre de Coluche pour les restos du cœur . Pour ce grand
rendez-vous, Jean-Jacques Goldman distribue les chansons aux nombreux
artistes qui y participent.
Sa façon de travailler
Jean-Jacques Goldman écrit une mélodie avec le
thème de la chanson et ensuite il pose les mots dessus. Pour lui écrire une
musique sur un texte est inconcevable. Pour trouver sa mélodie, il joue des
heures jusqu’à ce qu’il trouve le bon air.
Lorsqu’il présente un disque à sa maison d’édition,
il n’y a pas une grande différence entre ses maquettes et son disque. Il l’a
beaucoup travaillé chez lui et est capable de le réaliser en studio en 30
jours (et encore comme il dit "Je joue au ping-pong au studio").
Pour lui, le terme anglais "song maker"
lui convient parfaitement. Il est plus " faiseur de chanson"
qu’interprète.
Jean-Jacques Goldman a à certaines époques des périodes
rythmiques comme l’album "Du New Morning au Zénith" et d’autres
plutôt accoustiques comme " En passant " en
fonction des musiques contemporaines.
Quand Jean-Jacques n’est pas en tournée ou en
enregistrement, il prend plaisir à être le guitariste de Gildas Arzel,
et cela réciproquement
Commentaires & Critiques
Goldman est une star, qui touche le plus de droits d’auteur
à la SACEM mais il refuse de jouer le jeu de la notoriété, il trouve
les rapports avec l’argent atypiques et fait tout ce qu’il peut pour
protéger sa vie privée. Il ne se prête pas au jeu des confidences avec les
médias et refuse d’être en couverture des journaux.
Certains journaux présente Jean-Jacques Goldman
comme un auteur à succès, écrivant, parfois sous des pseudonymes, des tubes
pour Johnny Hallyday, Patricia Kaas et Céline
Dion. Il trouve injuste de ne citer que les choses qui marchent pour
insister sur le fait qu’il n’écrit que pour des chanteurs à succès. Il
a écrit une chanson pour Charlebois, une musique de film qui n’a pas
marché...